L’École normale supérieure à travers une web série de 6 épisodes mettant en scène le témoignage de normaliennes, chercheuses, directrices de départements et doctorantes, décide de prendre à bras le corps l’accès des femmes aux filières scientifiques et aux carrières de professeures et de chercheuses en sciences fondamentales.
Promouvoir les filières scientifiques féminines
Ces films à destination des jeunes filles disponibles sur internet seront aussi diffusés dans les lycées, les classes préparatoires pour inciter les étudiantes à investir des filières d’avenir et s’autoriser sans crainte de tenter le concours de l’Ecole normale supérieure. Dans les 6 films les cinq chercheuses et directrices de laboratoire abordent sans tabou la place des femmes dans la science : l’auto censure, la peur de l’échec, l’image de la filière. Leur parole libre démonte un à un les clichés, tord le cou aux idées reçues et prouve, que les sciences «dures » sont accessibles à tous ceux qui ont un intérêt dans les matières scientifiques.
Ep. 1 : Place aux femmes scientifiques
Ep. 2 : Tentez votre chance !
Ep. 3 : Bouillons de cultures
Ep. 4 : La recherche du bonheur
Ep. 5 : En équilibre
Ep. 6 : Les clés de la mixité
VIDÉOS
L’École normale supérieure souhaite pleinement investir la problématique de la mixité et de la diversité dans les sciences dures. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
En 2013, l’ENS sur 852 étudiants comptait 277 filles, soit 33 % pour 575 garçons. Alors que la parité est atteinte dans la filière « Lettres ». Les chiffres dégringolent en « Sciences » où elles ne sont que 8 %.
Marc Mézard, directeur de l’Ecole normale supérieure indique : « Le manque de jeunes filles touche l’ensemble de la filière scientifique dans l’enseignement supérieur. Mais, L’ENS entend affirmer sa légitimité pour faire évoluer ces postures. l’Ecole normale supérieure est un acteur incontournable de l’enseignement et de la recherche en mathématiques, physique et informatique et doit être exemplaire par sa mission de service public. »
Une récente étude menée par le département des sciences sociales de l’Ecole soulève les enjeux au cœur des problématiques sociales et politiques :
- ouverture sociale des classes préparatoires et des grandes écoles ;
- représentation des femmes dans les filières de sciences dites « dures » (Mathématique, Physique, Informatique). Deux questionnements rarement croisés.
Ce qui se joue avant d’entrer en classe de prépa scientifique : L’orientation post-bac montre une sous-représentation des femmes, dans les sections ayant trait aux mathématiques et à la physique, alors que biologie et géologie, associées à médecine présentent des taux de femmes supérieurs et égaux aux deux tiers des effectifs. Outre la stagnation voire la diminution de la part des filières scientifiques dans l’ensemble des formations, les modes d’orientation scolaires et professionnels respectent toujours la structuration des filières entre un pôle dominant (masculin et élitiste socialement) et un pôle dominé (féminin et populaire socialement).
Entrer en classe prépa scientifique et alors ?
Dans les classes supérieures, avoir une mère ou une sœur ainée ayant ouvert la voie des sciences est déterminant dans la levée des stéréotypes sexués relatifs aux études scientifiques. Mais une fois en classe prépa, les cartes scolaires sont partiellement rebattues au profit des garçons et élèves d’origines sociales supérieures. Les appréciations professorales sont fortement différenciées selon le sexe des élèves : aux filles « le sérieux », aux garçons « le potentiel ». Les élèves tendent eux-mêmes à se percevoir selon une partition sexuée qui correspond à ces jugements. Les concours de l’ENS ne font qu’ opèrer ensuite une sélection scolaire parachevant un processus entamé bien en amont.
Concours d’entrée à l’ENS et leurs effets
S’autoriser à présenter un concours réputé difficile apparaît comme une capacité socialement distribuée, les filles s’inscrivent moins que les garçons. Les filles disent plus que les garçons ne pas avoir le niveau (68%).
A propos de l’Ecole normale supérieure
L’Ecole normale supérieure, est un établissement d’enseignement supérieur qui compte plus de 2700 élèves et étudiants, s’ajoutent environ 100 post-doctorants et 1 100 enseignants et chercheurs permanents ou invités rassemblés dans 15 départements et une quarantaine d’unités de recherche. Placée sous la tutelle du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, l’Ecole normale supérieure est membre fondateur de la COMUE Paris Sciences et Lettres; L’Ecole normale supérieure peut s’enorgueillir de 12 prix Nobel, 27 médailles d’or du CNRS, 10 médailles Fields. BLOG de l’ENS